patriceARNOUD

Le temps a tourné la page des œuvres inspirées du Maroc, je vis maintenant dans les montages espagnoles surplombant la Costa blanca. Les grands ciels plats ont fait place aux vents marins, les horizons lointains de la plaine du Haous sont devenus pics calcaires émergeant d’une flore luxuriante et changeante. La tendance à l’abstraction s'est effacée au profit du détail.

L’immobilité s’est mise à vibrer de verts inconnus et de nuages qui incessamment passent, se transforment et disparaissent.

Comment parler de cette lumière changeante au gré des saisons, tantôt feutrée, tantôt accrochant violemment les roses des amandiers ou fixant son halo sur le bleu inconnu d’une ombelle cachée dans le sombre des verts.

L’immobilité s’est mise à vibrer de verts inconnus et de nuages qui incessamment passent, se transforment et disparaissent.

Je crois que seule la ponctuation espagnole peut le suggérer, le ¿ annonçant la question et le ? La laissant en suspens.
En littérature le véritable moyen de dire l’indicible est la poésie.
Je serais donc un poète de la peinture, un poétiste s'il fallait parler d'un mouvement mais ça n'en vaudrait pas la peine.

Je ne le suis pas car la contemplation d'ordinaire presque perpétuelle n'existe plus dans l'acte du peintre incarcéré dans l'atelier avec pour tout éclairage une lumière distillée par des leds.

Le paysage absent est réinventé pour faire revivre la réalité d'une mémoire rétinienne avant que le temps qui passe n'en efface toute trace Je ne suis pas un impressioniste puisque c'est devant lepaysage que celui-ci réinventait les couleurs y ajoutant les vibrations du vent, les facéties du soleil jouant d'ombres fugaces et de clartés.  .